Africa CEO Forum

21 mai 2025

Les 12 et 13 mai 2025, près de 3000 leaders de l’Afrique et de l’international se sont réunis à Abidjan dans le cadre de l’Africa CEO Forum, le plus grand événement consacré au secteur privé africain. Au programme : conférences de haut niveau, débats stratégiques et rencontres déterminantes sur les grands enjeux de développement du continent.

Un des moments phares fut la table ronde stratégique, « Capital humain : comment rentabiliser l’investissement dans les compétences? », consacrée à la formation exécutive et à la valorisation du capital humain. Animée par Michelle Vaillancourt, directrice des programmes et des communications à l’École des dirigeantes et dirigeants HEC Montréal, la discussion a rassemblé des leaders d’envergure de l’éducation, des ressources humaines (RH) et d’entreprises.

Le panel a discuté du rôle stratégique de la formation exécutive pour accélérer le développement des talents en Afrique et formulé des recommandations concrètes pour en maximiser l’impact.

Une étude inédite sur les talents de l’Afrique

La discussion a été enrichie par la présentation des résultats de l’étude « Talents en Afrique : défis d’aujourd’hui, leviers de demain ».

« Cette grande étude panafricaine menée par l’École des dirigeants Afrique, une initiative conjointe de l’École des dirigeantes et dirigeants HEC Montréal et de BEM Executive Education, vise à mieux desservir les organisations africaines en matière de formation », soulignent les directeurs de l’École des dirigeants Afrique, Fara Sakho (BEM Executive Education) et Serge Lafrance (École des dirigeantes et dirigeants HEC Montréal). « C’est dans cet esprit que nous avons souhaité sonder les chefs d’entreprises et la haute direction en RH. Être à l’écoute des besoins de nos partenaires est une priorité pour nos équipes. »

Dévoilée par Michelle Vaillancourt, l’étude divulgue une volonté forte d’investir dans la formation, mais aussi un important décalage entre l’offre et les besoins.

Michelle Vaillancourt

« Ce que nous révèlent les données est préoccupant : 79 % des dirigeantes et dirigeants souhaitent former leurs équipes, mais l’offre de formation actuelle est largement insuffisante, inadaptée ou inaccessible. Il y a une inadéquation flagrante entre l’ambition des entreprises africaines et les moyens dont elles disposent pour y parvenir. Si nous voulons bâtir une croissance durable, il est impératif de combler ce fossé. »

- Michelle Vaillancourt, directrice des programmes et des communications, École des dirigeant(e)s HEC Montréal

Quatre défis structurants

L’étude menée auprès de 112 dirigeantes et dirigeants africains met en lumière 4 grands défis :

  1. Recrutement – 70 % évoquent une concurrence féroce pour les talents; aussi, bien que 85 % souhaitent recruter localement, 48 % peinent à le faire.
  2. Développement des compétences – Les priorités en RH déterminées sont la formation (70 %), l’engagement (50 %), l’adaptation technologique (36 %), l’amélioration des conditions de travail (35 %) et le recrutement (30 %). Les compétences les plus recherchées sont le leadership, la stratégie, l’innovation, la transformation numérique et la gestion du changement.
  3. Intégration de l’intelligence artificielle (IA) – 60 % voient l’IA comme un défi de RH majeur.
  4. Financement de la formation – 79 % manquent de budget, même si 85 % souhaitent accroître leurs investissements en RH à court terme.

Des solutions concrètes pour accélérer le changement

Face aux constats préoccupants révélés par l’étude, les panélistes – Debbie Goodman, PDG, Jack Hammer Global; Hicham El Habti, président, Université Mohammed VI Polytechnique; Folawe Omikunle, ambassadrice – Afrique, Teach for All; Nglan Leke Niat, directrice générale des RH, Dangote Industries; Erika Achum, PDG, Falcon Aerospace; Cheikh Mohamed Elkarachi, PDG, Elkarachi Holdings – ont proposé des pistes d’actions concrètes pour transformer les défis en leviers de croissance :

  • Investir intelligemment dans la formation
    Mettre en place des indicateurs clairs de performance et de rendement du capital investi, et miser sur des programmes sur mesure conçus avec les entreprises pour répondre à leurs besoins concrets. Appuyer ces efforts par des incitations fiscales et des partenariats public-privé solides.
  • Créer des environnements qui retiennent les talents
    Développer des écosystèmes d’innovation localement et garantir un environnement stable – tant sur le plan politique, sanitaire qu’éducatif – pour favoriser l’ancrage des talents.
  • Faire de l’engagement une priorité stratégique
    Donner du sens au travail, valoriser les contributions individuelles et proposer de réelles occasions d’évolution pour fidéliser durablement les collaboratrices et collaborateurs.

« Le talent est loyal aux possibilités. »
– Hicham El Habti, président, Université Mohammed VI Polytechnique

Les entreprises doivent revoir leur approche : au-delà du recrutement, il faut proposer une expérience employé riche, des perspectives d’évolution claires et une reconnaissance tangible pour retenir les meilleurs talents.

Pour une formation exécutive ancrée dans les réalités africaines

Au terme de la table ronde, les parties prenantes ont souligné la nécessité d’ancrer la formation exécutive dans les contextes locaux pour en maximiser la portée. Il ne s’agit pas seulement de transmettre des compétences, mais de proposer des parcours capables de répondre aux enjeux propres au continent et d’accompagner une transformation en profondeur des organisations.

Fara Sakho

« L’École des dirigeants Afrique est née d’un besoin clair : offrir une réponse structurée, ambitieuse et adaptée aux réalités du continent. En misant sur une approche contextualisée, nous formons des leaders outillés pour agir avec incidence au sein de leur écosystème et contribuer résolument au développement économique et social de l’Afrique. »

- Fara Sakho, directeur, École des dirigeants Afrique, et directeur général, BEM Executive Education

« Nous bâtissons des solutions concrètes, pensées pour agir ici et maintenant. Les entreprises nous le disent : pour avoir un réel impact, la formation doit être ancrée dans leurs enjeux précis. C’est pourquoi nous misons sur des approches sur mesure, coconstruites avec nos partenaires.  

- Olivier Foucher, directeur des programmes sur mesure pour entreprises, École des dirigeantes et dirigeants HEC Montréal

Alors que l’Afrique connaît des transformations rapides, investir dans les talents n’est plus une option : c’est une nécessité stratégique. L’étude et les échanges démontrent qu’une collaboration étroite entre institutions, entreprises et gouvernements est essentielle pour former, motiver et retenir les leaders qui bâtiront l’avenir du continent.

Africa CEO Forum

Lors de l'Africa CEO Forum, Michelle Vaillancourt, directrice des programmes et des communications, École des dirigeant(e)s HEC Montréal, a animé la table ronde : « Capital humain : comment rentabiliser l’investissement dans les compétences? »

➲ Consultez les résultats complets de l'étude - Talents en Afrique : défis d'aujourd'hui, leviers de demain.

➲ Pour en savoir plus sur nos activités en Afrique, visitez le site de l'École des dirigeants Afrique.