6 questions à Diane Lemieux
02 February 2023
6 questions à Diane Lemieux - École des dirigeant(e)s HEC Montréal

6 questions à Diane Lemieux, présidente-directrice générale de la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Dans notre série de portraits, nous vous présentons Diane Lemieux, présidente-directrice générale de la CCQ depuis janvier 2011. Elle siège également au conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec et préside celui de la TOHU.

Engagée et déterminée, elle a consacré ses 1res batailles à la défense des femmes, notamment auprès des victimes d’agressions sexuelles, puis à titre de présidente du Conseil du statut de la femme.

Elle a été députée à l’Assemblée nationale du Québec pendant près de 10 ans. Ses responsabilités de ministre dans les gouvernements de Lucien Bouchard et de Bernard Landry l’ont amenée sur le terrain des relations de travail, de l’emploi, de la culture et des communications. Elle a été la 1re femme à occuper les fonctions de leader parlementaire.

Après avoir été vice-présidente au développement des affaires à Vision Globale, une entreprise québécoise dans les domaines du cinéma et de la télévision, elle a repris le chemin du service public à titre de directrice du Cabinet du maire et du président du comité exécutif de la Ville de Montréal.

Elle a reçu plusieurs distinctions : le Prix de la justice 1991; le prix IPSOS-ICO des personnalités de confiance 2015 (catégorie Secteur public); le prix Elles reconnaissent 2016 (pour sa contribution exceptionnelle à l’avancement des femmes dans l’industrie de la construction); le prix Femmes d’affaires du Québec 2016 (catégorie Cadre, dirigeante ou professionnelle – organisme public ou parapublic); le prix Leadership, Femme d’exception Sun Life 2019 du concours Les Mercuriades (volet Grande entreprise).

1- Pourquoi la CCQ a-t-elle choisi de s’associer à la certification en éthique et conformité?

Tout comme d’autres joueurs de la construction, la CCQ a vécu des dérives éthiques. Considérant son rôle pivot dans l’industrie, elle s’est attaquée avec beaucoup de vigueur à ces problèmes en mettant l’éthique et la conformité au cœur de ses valeurs et pratiques. S’associer à l’initiative de l’École des dirigeantes et dirigeants HEC Montréal est une manière de donner un signal fort que nous ne baissons pas la garde en matière d’éthique.

2- Selon vous, qu’est-ce qu’une organisation éthique?

C’est une organisation qui respecte rigoureusement le cadre législatif et réglementaire auquel elle est soumise, agit promptement lorsque des enjeux éthiques se posent, véhicule des messages forts et met à la disposition de son personnel des outils misant sur la prévention pour éviter des situations problématiques.

3- Parlez-nous de vos réalisations pour instaurer des pratiques plus éthiques au sein de la CCQ.

En voici quelques-unes : une déclaration d’intérêt obligatoire pour tout le personnel avec un processus de vérification permanent; la création d’un poste de conseiller à l’éthique; la révision en profondeur du code d’éthique, accompagné par un guide pratique; une formation obligatoire pour tout le personnel; des rappels réguliers sous différentes formes auprès de ce dernier; et, surtout, des mesures correctrices sans équivoque devant des situations critiques.

Au-delà de ces gestes, il a surtout fallu que la question de l’éthique devienne une conversation avec nos équipes, que tous les gens soient à la même page et comprennent l’importance d’être irréprochables, pour ne pas demeurer uniquement dans la répression.

4- Quels sujets considérez-vous comme incontournables en éthique?

Tous les angles éthiques, y compris les angles morts, sont incontournables, et ce, pour une seule et bonne raison : tout problème éthique entache la réputation de l’organisation et par le fait même mine sa capacité d’action. La haute direction doit être exemplaire et envoyer un signal fort. C’est un 1er élément clé. La responsabilisation des gestionnaires est tout aussi fondamentale. La sensibilité du personnel à ces questions doit également être au rendez-vous.

5- Quels sont les enjeux en éthique et conformité qui vous inquiètent? (Qu’est-ce qui vous empêche de dormir la nuit?)

À cause de ses rôles multiples auprès de l’industrie et de sa structure de gouvernance, la CCQ est un carrefour important. Les différents acteurs et actrices de ce milieu ont des attentes pour la plupart légitimes. La CCQ doit demeurer vigilante et maintenir des règles strictes pour éviter les dérives. Elle doit être juste et équitable envers tous les groupes, en plus de garantir une application uniforme et constante de l’ensemble des règles.

Certains groupes veulent avoir de l’influence et, dans une certaine mesure, il est approprié qu’ils en aient. Mais il faut s’assurer d’avoir une compréhension commune des rôles et responsabilités de tout le monde dans notre gouvernance, mais aussi pour notre personnel.

6- Quel est votre prochain projet lié à l’éthique au sein de la CCQ?

La CCQ est engagée dans un programme de transformation de grande importance. Le prochain défi est que ces transformations – notamment technologiques – nous procurent des outils supplémentaires permettant de gérer plus efficacement des questions comme la protection des renseignements personnels et le contrôle de l’accès des employées et employés aux données et dossiers.

 


➲ Vous souhaitez implanter des pratique exemplaires en éthique dans votre organisation, ne manquez pas la prochaine cohorte de la certification en éthique et conformité pour vous hisser parmi les meilleurs.

➲ Des questions? Prenez rendez-vous avec Joelle Zoghbi, chargée de programmes.